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Caroline FOREST est née en 1964 à Paris.

Ses parents étaient tous deux dessinateurs de textiles, elle a donc été dès son plus jeune âge sensibilisée et initiée aux couleurs et aux formes.

Après ses études secondaires, elle étudie pendant 3 ans à l’École Nationale des Beaux-arts de Lyon puis rejoint l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (ateliers de Christian Boltanski et Jan Voss) dont elle est diplômée en 1991.

Elle développe et expose régulièrement une œuvre personnelle faite de séries de peintures abstraites sur papier, toile ou bois dans lesquelles la couleur est traitée comme forme simple, répétitive et parfois transparente.

Depuis quelques années, elle réalise des gravures (eau-forte et aquatinte) dans lesquelles elle poursuit ses recherches.

Caroline Forest vit et travaille à Ivry-sur-Seine.

Fanny DRUGEON, historienne de l’art et critique d’art membre de l’AICA, fragments d'un entretien, 20 septembre 2021

 

Pénétrer dans un atelier d’artiste n’est jamais neutre, il s’agit d’un passage de l’autre côté du miroir. On y voit les outils, les matériaux, les œuvres en cours, celles stockées, les images affichées, compagnes de route, telles ici Marthe Wéry ou Joan Mitchell. En amont de l’édition 2021 de Pleins Feux, Caroline Forest m’a reçue dans son atelier et nous avons pu échanger autour du travail qu’elle a choisi de présenter et de son parcours d’artiste, en voici quelques fragments.

Tu as été formée à l’école des beaux-arts de Lyon, puis aux beaux-arts de Paris ?

Oui, mais j’ai dû recommencer à zéro aux beaux-arts de Paris. Quand j’étais étudiante à Lyon, ce n’était pas une école supérieure. Après trois ans aux beaux-arts de Lyon, j’ai été acceptée à Paris, mais j’ai dû reprendre en 1ère année.

Tu étais dans quel atelier ?

D’abord chez Christian Boltanski, mais j’ai changé et je suis finalement allée chez Jan Voss.

Jan Voss a publié il y a quelques années un recueil qui s’appelle À la couleur, «comme une offrande», écrit-t-il, autour de la vie de l’atelier. Ce devait être un bon interlocuteur pour toi ?

Il était présent une fois par semaine, on faisait un tour d’atelier. Il regardait ce qu’on avait fait, demandait à tout le monde de s’exprimer, puis il parlait en dernier. Il nous incitait vraiment à expérimenter la couleur.

Je pense aussi à une autre citation, lue récemment, de l’artiste américaine Georgia O’Keeffe : « Le sens d’un mot – en ce qui me concerne – n’est pas aussi précis que le sens d’une couleur. Les couleurs et les formes parlent plus justement que les mots. » La couleur a-t-elle été dès le début centrale dans ton travail ?

Ça a toujours été la couleur que j’avais envie d’utiliser, cela me semblait intéressant comme moyen d’expression. Beaucoup de couleurs au début, sauf que beaucoup de couleurs, cela ne marche pas forcément.

Tes premières œuvres étaient très denses, marquées aussi par Supports/Surfaces, tu récupérais beaucoup les matériaux ?

Oui, je travaillais avec des matériaux pauvres, du carton, des sacs de ciment, que j’assemblais avec de la couture et que je peignais à plat. C’était très brut.

Et puis tu as de plus en plus épuré ton travail. Dans la série Signes que tu présentes, il y a un grand travail sur la transparence.

Je m’interrogeais sur la question de l’apparition/disparition. Il s’agit de cinq séries de formats différents de Signes, autour de l’orthogonalité.

L’accrochage fait penser à une constellation, est-ce que ces œuvres sont modulaires ?

Pour l’accrochage, je me suis dit que j’allais faire quelque chose d’éclaté, il y a les directions horizontales, verticales, qui renvoient aussi aux points cardinaux, mais toujours avec des vides qui leur permettent de respirer.

Tu as toujours travaillé avec du papier, et dans cette série tu commences à peindre directement sur bois. Comment ce glissement s’est-il produit ?

Dès le début, j’ai choisi le papier. Je n’ai pas peint sur toile, hormis à l’école, en exercice. Pour le bois, c’était pendant le confinement. Je n’avais plus rien, j’ai pris des étagères, je les ai coupées et j’ai mis un châssis autour. J’ai d’abord peint sur papier que j’ai marouflé sur bois, puis directement sur le bois.

L’idée de construction est très présente dans ton travail.

Quand, au début, je cousais des sacs de ciment, c’était déjà une sorte de construction. Maintenant, je fais moi-même les panneaux en bois sur lesquels je peins.

Le recyclage est également important. C’est le cas avec Suite, la série est née d’essais de gravure.

 

J’ai en effet découpé et recomposé des essais de gravure, ce sont des pièces uniques. Il y a des découpes dedans et des superpositions. Des choses qu’on voit, d’autres cachées. Le titre et l’accrochage ont quelque chose de musical, il y a des portées et des silences.

Cherches-tu toujours à allier les contraires ?

Je me sens proche de ce qui est dit à propos du travail d’Aurelie Nemours, à propos de sa volonté d’allier les contraires. C’est quelque chose que j’ai toujours ressenti et qui est au cœur de ma recherche.

rqi-1.jpg

(Extrait de RQI #1, en intégral ici)

ENTRETIEN charpin forest.jpg

Bernard POINT, Février 2012

CAR (presque) Ré...vélé

 

CARoline vient  (presque) de Ré...aliser ce petit album-photo qui sur sa couverture Ré...génère la force de sa peinture sur son support papier. CAR cette oeuvre Ré...percute le parallélisme de rectangles multicolores, par le piétinement Ré...pétitif  de coulures que je Ré...gularise par une lecture en déplacements Ré...solus.

 

C'est (presque) Ré...surgent grâce à la Ré...versibilité contradictoire de ces deux espaces superposés, et pourtant en Ré...sonnance soigneusement Ré...partie.

 

Un diptyque Ré...tablit (presque) le dialogue entre deux constructions Ré...tractées derrière les Ré...serves de formes Ré...ctangulaires qui Ré...assignent les horizontales semblant se vouloir se Ré...assortir aux verticales qui les affrontent, au delà des limites de la partie droite de ce diptyque. CAR je peux Ré...colter (presque) en permanence ce dialogue entre ce qui se dresse et ce qui s'étale à l'intérieur de ces formats CARrés. Le vinyle Ré...habilite constamment cet affrontement entre ce qui se construit et ce qui laisse couler sa matière picturale.

Mentalement, je Ré...invente un positionnement Ré...inscrivant par l'égalité de ses dimensions, ce qui s'impose et ce qui s'efface.

 

Ce n'est (presque) pas par hasard, que le travail le plus actuel de CARoline, Ré...tracte les supports antérieurs sur le (presque) CARré, CAR cette Ré...probation d'une Ré...gle trop absolue, accentue le trouble par une attitude nouvelle de Ré...vultion. Je Ré...cupère une ambiguité prenante, qui me Ré...conforte par la richesse poétique de cette Ré...habilitation d'un espace (presque) Ré...formé, par le trouble étonnant du Ré...pandu de ses mesures. CAR cette nouvelle série, Ré...habilite le fil d'une antérieure démarche créative, qui se Ré...pand (presque) dans la Ré...ussite Ré...elle d'une Ré...daction Ré...parée par ce qu'elle Ré...vèle.

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